Les paroles et les pensées qui vous empêchent de passer à l'action sont-elles absolument vraies? Pour ma part, je suis fascinée de voir toutes les affirmations fausses qui sortent de ma bouche et de celles des autres! Un jour, quand j’ai commencé à donner les ateliers Libérez votre créativité, je parlais à une bonne amie […]

Faut-il attendre l’inspiration pour créer ? C’est une question fréquente.

Moi qui suis une personne très spontanée, intuitive, j’adore la structure.

J’aime savoir à quelle heure se termine une réunion, avoir un ordre du jour, une horloge au mur qui me donne un cadre. Ça me donne de la sécurité ET un soutien pour garder le cap de l’essentiel.

Je suis pas mal religieusement une routine matinale qui renforce mon intention et ma direction. Tous les jours, à peu près à la même heure, je m’installe à l’ordinateur pour travailler à mes projets. C’est comme ça que j’ai pu écrire mon deuxième roman, même si à l’époque je travaillais pour des clients plusieurs heures par jour. Chaque matin, une heure d’écriture (sans parler de mes pages du matin, qui font partie de la routine hygiénique que je fais avant ma journée de travail).

Je planifie ma semaine et j’utilise depuis un an un logiciel dans lequel j’inscris les tâches à faire pour réaliser mes différents projets. Ça me sert énormément pour l’aspect entrepreneurial (production et diffusion), car il y a tellement d’aspects différents et de suivis à faire que je ne pourrais pas m’en rappeler autrement.

Pour ce qui est de la création comme telle, je fais aussi des listes des prochaines étapes à réaliser (par exemple, rédiger une scène sur tel sujet à ajouter à mon spectacle, répéter tel passage plus exigeant; revoir la logique temporelle de deux chapitres de mon roman, faire une recherche pour m’assurer que je n’ai pas abusé d’un mot en particulier).

Cette clarté sur les étapes à suivre, c’est comme un livret d’instructions. Comme c’est utile, un livret d’instructions, quand on ouvre la boîte d’un objet à monter qui est complexe, qu’on n’a jamais vu ni assemblé auparavant.

Il y a BEAUCOUP de jours, dans une année, où l’élan de créer est enterré sous toutes sortes de peurs, sous la fatigue, la confusion, le découragement. Suivre le « livret d’instructions » que j’ai mis en place, ça permet de me relier au fil d’Ariane qui va me guider dans ce labyrinthe. Qui va me porter dans la direction de mon rêve.

Dans Libérez votre créativité, Julia Cameron dit que la « discipline » dont il est question pour créer, ce n’est pas celle qu’on retrouve dans l’armée, qui goûterait la contrainte et la crainte des représailles. C’est plutôt de l’ordre d’une invitation à la partie créative de soi, du genre : « Eh, demain matin, on se retrouve au rack à bicycles pour aller explorer la ruelle ! »

Une fois assise à l’ordi, mon document ouvert à la page du passage dont j’ai noté que je voulais le retravailler, l’inspiration peut se manifester. Cette « discipline » de travail créatif devient comme un rituel qui met en place les conditions favorables pour que le courant passe. Si je n’ai pas mis en place ces habitudes, ce cadre, il n’est pas certain que je me rendrais à mon ordi pour écrire ce qui surgirait dans un moment d’inspiration. Parce que les différents Censeurs s’interposeraient probablement. Installer une routine de travail créatif, c’est délimiter un espace qui met de mon côté les chances que les Censeurs ne prennent pas toute la place.

Cela étant dit, il arrive qu’à n’importe quelle heure, l’inspiration me prenne et que je passe un long moment à taper frénétiquement un flot d’idées. Qu’en lavant la vaisselle, je me mette à chantonner quelque chose qui devient une chanson, et que je vais l’écrire tout de suite, portée par une énergie créative intense. Ça arrive.  

Et il arrive aussi qu’aie l’intuition d’appeler tel contact pour un projet, à cet instant précis, sans que ce soit écrit dans ma liste de tâches. Et je fais souvent ce qui est écrit dans le livret d’instructions dans le désordre, je replace les tâches plus loin dans le calendrier et je fais autre chose, ce qui m’inspire sur le moment. C’est aussi ça, le plaisir de la structure et des « contraintes » : on peut jouer dedans, on peut jouer avec !

En bref, pour moi, la structure est un extraordinaire soutien qui crée de l’espace pour la créativité, renforce l’intention et permet de garder le cap vers l’actualisation de mon potentiel, de mes rêves.

Et vous, quelles structures avez-vous mises en place pour vous soutenir ?